Qui est la femme de François Xavier Bellamy
Certains Français l’ont découvert en s’opposant farouchement au mariage gay. Les Versaillais le connaissent depuis 2008 en tant que maire adjoint. François-Xavier Bellamy, 28 ans, associé de philosophie et ancien conseiller de Rachida Dati en Justice, vise sans trop dire la députation en 2017. Un bon catholique qui ne peut pas montrer son ambition.
PAR OLIVIER FAYE PORTRAITS NOLWENN BROD
Ses amis le surnomment Gontran, comme le cousin de Donald dans les aventures de Picsou, le vénérant impénittant qui voit le succès tomber dans son bec. En effet, François-Xavier Bellamy semble avoir une chance en tout temps, et il le prétend. « Alphonse Allais dit : « Il y a des gens qui viennent à tout, et d’autres à qui tout se passe. » Eh bien, moi, tout m’arrive. (En fait, la citation exacte est par Eugène Labiche, et elle a dit : « Heureusement sont ceux qui viennent à tout ; les malchanceux, les malheureux à qui tout se passe. » — Éd.)
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Je n’ai jamais prévu d’aller en politique, mais plutôt de m’en sortir. Il n’y a pas de calculs dans mon voyage. » C’est donc sans calculs que cet homme de 28 ans passe par deux bureaux ministériels, déplacé à un poste de député dans la ville de Versailles, tout en remportant le concours Normale Sup’ et une agrégation de philosophie. Il enseigne maintenant des classes au lycée et se prépare à devenir adjoint des Yvelines en 2017, après François de Mazières. Le maire adjoint actuel de Versailles (lié UMP) veut prendre le terrain, mais veut son siège à l’Assemblée nationale à son poulain. « Qui vous l’a dit ? questionne Gontran dans un rire embarrassé, confirmant involontairement l’information. À plusieurs reprises au cours de notre rencontre, il lâchera : « Si les choix que je fais m’amènent à exercer des responsabilités… » Chaque chance revendiquée cache une victoire acquise en silence. Ne faites pas confiance au visage glabre de François-Xavier Bellamy, poli par une jeunesse sereine. Encore moins à son cinquantième anniversaire boutons de manchette invités à un mariage princier. C’est dans le look bleu azur, celui d’un homme sans âge qui est à la fois détaché et confortable à son époque, qui perce la personnalité de l’homme. Cela nous donne l’assurance et la retraite d’un homme qui est sûr de son chemin mais ouvert au dialogue. Peut-être est-ce le résultat de la foi catholique qui l’habite. L’histoire officielle conserve la date du 7 octobre 2006 comme celle de la (petite) naissance publique de François-Xavier Bellamy. Ce jour-là, la chapelle royale du Château de Versailles accueille une exposition de robes de mariée de Christian La croix dans le cadre de la Nuit blanche. « Magie noire et mariage blanc, cris et murmures, sacres et mocks », le dossier de presse présente l’événement dans un ton volontiers provocateur. L’évêque, Mgr Aumonier, proteste et demande l’annulation de la manifestation.
Le maire modéré de Versailles, qui était alors appelé Étienne Pinte (UMP), détectant d’éventuels troubles. Il vaut mieux ne pas trop blesser les gens de la ville profondément religieuse des rois de France. Las, l’exposition est maintenue et une centaine de fondamentalistes catholiques bloquent l’accès au bâtiment aux cris de « Libère la Sainte Chapelle ». Le Ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, a annulé son arrivée, tout comme Nicolas Sarkozy, alors à l’intérieur. Un guide est blessé dans les blessures. Un jeune homme, accusé de l’avoir poussé, est arrêté. Ce dernier n’est autre que François-Xavier Bellamy. Un jour en garde à vue et quelques malentendus plus tard, celui qui assure qu’il a été trouvé par hasard sur les lieux du méfait est libéré. Une coïncidence dont on peut douter tant de religion joue un rôle essentiel dans son cheminement. Mais à partir de là, pour accuser cet ancien membre des Scouts d’Europe d’extrémisme, il y a un pas qu’il est raisonnable de ne pas faire. « C’est un jeune homme avec un passé politique, son engagementest enracinée dans le catholicisme le plus extrême », explique Sophie Pillard, conseillère municipale socialiste à Versailles. Interrogé s’il se considère comme un terme « modéré », un terme déchiré pour ceux qui vivent dans la démocratie, il répond : « J’ai toujours été révolté que l’on puisse imposer une voie d’action par la force d’une manière ou d’une autre. Quand les élèves bloquaient les écoles — vous allez dire que c’est le reflet du petit Versaillais — j’ai trouvé scandaleux qu’ils imposent leur loi de cette façon. Le cœur de la société est de parler ensemble, pas de se frapper. » Quelque chose de mauvais est bon : l’événement de la chapelle royale permet à l’intéressé d’attirer l’attention de Renaud Donnedieu de Vabres…
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